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Aderyu
1 octobre 2005

BG du voyou

Tout commence dans un couvent isolé…

– Tu appelles ça un couvent, toi !

…dans une petite communauté religieuse où trois fidèles vivaient une paisible retraite.

A l'aube d'une journée d'automne qui s'annonçait pluvieuse, la plus jeune des trois sœurs s'apprêtait à sortir pour effectuer le rituel de purification matinale avant la première prière du jour…

– Purification dans les latrines, oui… Sœur Aymelyne et sa légendaire vessie de la taille d'un dé à coudre… La première levée le matin, et une petite visite au fond du jardin toutes les demi-heures… purification, purification…

hum… Vous voulez raconter l'histoire à ma place, jeune insolent ? vous y étiez peut-être ?

– un peu que j'y étais ! le bébé devant la porte à ton avis c'était qui ? ce magnifique garçon aux grands yeux rieurs, au sourire charmeur, toujours prêt à …

Toujours prêt à couper la parole au conteur ! à faire 1000 bêtises, à tout chambouler sur son passage ! Ce petit garnement entouré de l'amour de trois femmes admirables qui lui passaient toutes ses frasques leur en a fait voir de toutes les couleurs, illuminant leurs vies jusque là d'un gris uniforme, la vieille bâtisse vibrant au rythme de ses rires… On peut dire que vous avez été un rayon de soleil pour leurs vieux jours… un rayon de soleil plein d'énergie !

La doyenne est décédée alors que le jeune garçon était âgé de 12 ans. Le prêtre de la communauté voisine venu pour la cérémonie persuada les deux sœurs que la place d'un garçon de cet âge était au milieu d'autres jeunes mâles… dans une école strictement religieuse où il pourrait recevoir l'instruction nécessaire pour faire de lui un homme.

– faire de moi un homme ! un prisonnier, oui ! et contre une forte somme d'or encore !

… il semblerait en effet que le caractère de ce garçon habitué à vivre en plein air, épris de liberté et d'indépendance ne s'accordait pas à une vie de prières et de contraintes… de punitions en brimades, d'escapades en fugues, quatre années passèrent, transformant le garçonnet plein de vie en un jeune révolté. Pendant ses absences, il se lia avec d'autres jeunes ou moins jeunes en marge de cette société bien rangée, saltimbanques, voleurs, bagarreurs, agitateurs… et apprit d'eux toutes les ficelles de ces différents 'métiers'… gars et filles (surtout les filles !) d'ailleurs à ce propos j'ai quelques petites anecdotes qui me viennent à l'esprit pour égayer cette présentation…

– oui bon, on va pas non plus passer la nuit sur ma vie sentimentale !

Il y a dix jours, la dernière des sœurs encore en vie le fit appeler à son chevet. Adieux poignants du jeune rebelle à celle qui l'avait élevé avec tout son amour… sa seule famille… qui avant de rendre son dernier souffle lui remit un document portant le sceau impérial, document qui se trouvait dans son berceau et qu'elle avait conservé à l'abri toutes ces années pour le lui remettre à sa majorité (fixée dans ces contrées à l'âge de 19 ans pour les garçons) mais la maladie l'avait rattrapée et avancé la date à laquelle "son garçon" deviendrait adulte…

Le parchemin était daté du 13 août de l'an 24, quelques mois avant sa naissance
"…au porteur de ce titre, en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux, âgé au minimum de 17 ans, seront confiés 20 hectares de terrain dont il pourra disposer à sa guise dans le respect des lois en vigueur…"
pas de nom, pas de titre, pas de lieu, rien qui permette d'identifier la provenance de ce legs…

Du haut de ses 16 ans à peine passés, muni de son titre de propriété, affichant autant d'aplomb qu'il avait pu en rassembler, notre jeune héritier se rendit donc au bureau des scribes impériaux le plus proche où un vieux greffier examina le parchemin d'un air suspicieux, et ennuyé, appelant son assistant à la rescousse. Après avoir parlementé à voix basse, pendant au moins un siècle lui sembla-t-il, l'agent administratif daigna enfin jeter un coup d'œil à son visiteur et lui adresser la parole, lui annonçant comme une mauvaise nouvelle que bien que le document soit indéniablement authentique, toutes les terres de l'île avaient déjà un propriétaire attitré. Il pouvait cependant lui être proposé un royaume équivalent sur un territoire nouvellement découvert et conquis par l'Empereur… Evidemment, pour pallier aux désagrément causé par cet éloignement, une somme en pépites destinée à couvrir les frais du voyage lui serait remise en dédommagement… bla bla bla… si le jeune Seigneur voulait bien se donner la peine de signer la décharge officielle… Le jeune homme eut bien du mal à rester sérieux le temps que les documents impériaux soient enfin tous établis.

Il traversa la ville en donnant libre cours à sa joie, cabriolant, grimpant sur les murets, marchant sur les mains, sautant au cou des passants étonnés… Après quelques soirées passées à utiliser l'or de l'empereur pour fêter son départ avec tous ses amis, à briser le cœur d'une demi-douzaine de jeunes filles et à laisser une bonne partie du sien auprès d'une en particulier qui…

– eh oh ! ça va, le biographe de charme, on ne parle pas de Yulinda ! ouste ! du balai ! Tu pourras écrire mes mémoires dans une centaine d'années !

Je prends la suite…

Il est donc temps pour moi de rentrer dans cette vie d'adulte à laquelle on a voulu me préparer pendant toutes ces années… prendre la tête d'un royaume, défendre mes terres, mener des batailles (ça ce n'est pas neuf… ce qui va l'être c'est que maintenant c'est moi qui déciderai des raids ! belle promotion !)

Azkenor, prépare-toi à accueillir Aderyu le voyou…

Après trois jours et trois nuits en mer sur une coquille de noix, j'entends enfin profiter de ma liberté... Une simple bastille et cinq voleurs au milieu de quelques hectares de terrain, il n'en faut pas plus à 16 ans (17 officiellement) pour se lancer à la conquête d'un monde !

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-- Ma liberté s'appelle Askatasuna ! --
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Toi qui fais route vers mon royaume…

Ici point de ressources faciles,
Tu n'obtiendras rien gratuitement.
Elles me sont bien trop utiles,
Pour les laisser au tout-venant !

Si par contre tu cherches la bataille,
Sache qu'ici tu trouveras une armée
Qui ne demande qu'à s'entraîner.
Battons-nous, ensuite nous ferons ripaille !

Bienvenue chez moi,
Bienvenue en Askatasuna !

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